Sensibiliser et/ou former les enseignant·e·s sur des thématiques spécifiques

 

PROJET COEURSY - LUTRY

  • avec Romaine Bovier et Julia Leyris

    Au sein de l’établissement de Corsy à Lutry, ce projet a débuté avec un pilote en 2021-2022, impliquant un groupe d’enseignant·e·s volontaires désireux de bâtir l’École de demain en prenant soin de l’écosystème éducatif de leur école primaire et secondaire (EPS). À leur demande, il est essentiel de renforcer ce dispositif par une formation complémentaire : « Renforcement des CSE : les dimensions intrapersonnelles ».

    Le programme de cette deuxième année a accompagné le même groupe dans le développement de leurs compétences socio-émotionnelles (CSE), visant à favoriser un « mieux-être » et « mieux-devenir » individuel et collectif dans leur contexte scolaire.

    Réalisée sur demande et basée sur leurs besoins, cette formation s’inscrit dans une démarche plus large de développement des CSE dans le canton de Vaud, avec l’objectif de créer une « École heureuse » à Corsy.

    La formation a permis aux enseignant·e·s de s’engager dans un processus de questionnement sur leur fonctionnement personnel et professionnel, tout en tenant compte de l’écosystème organisationnel, social et environnemental.

    Cette deuxième année de formation (2022-2023) visait à renforcer les CSE pour qu’iels puissent les incarner et les transmettre aux élèves. L’objectif principal était de renforcer les dimensions intrapersonnelles :

    • Conscience de soi (Soin à/de soi). Iels se connaissent mieux, ont une plus grande confiance en eux·elles, savent prendre soin d’eux·elles-mêmes et cultiver des ressources intérieures.

    • Transformation / Maîtrise de soi (Soin à/de soi). Iels reconnaissent, acceptent et gèrent leurs émotions plus sereinement, cultivent des émotions positives, s’écoutent et écoutent mieux les autres.

  • avec Arnaud Durand

    Un projet ciblé a été réalisé à la demande des enseignant·e·s du primaire de l’établissement du collège de Corsy à Lutry autour de la personne de Laurence Birbaum et ses collègues. Il s’inscrit dans une démarche plus large de développement des compétences socio-émotionnelles dans l’établissement canton de Vaud et dans la perspective de développer un projet d'“École du bonheur” au collège de Corsy .

    La première étape du projet a consisté à développer un atelier en ligne, rassemblant 11 enseignant·e·s du primaire (1 et 6P). Cet espace de brainstorming visait à identifier les besoins de formation pour répondre à des problématiques existantes mais aussi des aspirations pour l’école de demain. Il a fait apparaître l’importance de développer un parcours de formation qui permette de développer les compétences des enseignant·e·s afin de contribuer à :

    • Réduire les comportements de violences verbales ou physiques entre enfants

    • Favoriser des actes de bienveillance entre les élèves, les parents et les enseignant·e·s

    • Contribuer au développement du savoir-être des élèves

    • Optimiser les relations entre enseignant·e·s et les parents de façon à ce qu’ils collaborent avec respect

    Sur cette base, un premier parcours de formation  a été développé durant l’année académique 2021-2022 sur le thème « Les bases des compétences socio-émotionnelles (CSE) au service de la communication bienveillante »

    Lors de 3 journées de formation, l’envie de faire évoluer le bien-être des enfants et du mieux vivre ensemble a été affirmé dès le départ, ce qui a permis de concrétiser rapidement des projets communs.

    Les apports théoriques toujours reliés à des apports concrets ont permis aux enseignant·e·s de pouvoir faire des liens entre ce qu’iels vivent dans leur classe et dans le collège avec ce qui peut être mis en place au sein de leur classe. Iels ont pu expérimenter, vivre de l’intérieur et cela a permis une prise de conscience et une évolution de leur enseignement.

    L’incarnation de ce qu’on veut transmettre a été un pilier de cette formation. Les journées alternaient entre théories, expérimentations, partages de ce qui a été vécu et partage de ce qui est vécu en classe. A partir de situations du terrain, les enseignant·e·s ont pu comprendre et faire évoluer leur pratique, transformer les jugements inconscients en conscients et les transformer en bienveillance.

    Très rapidement le groupe a évolué dans sa qualité de partage. Les échanges ont vite donné lieu à des rituels, des modifications de postures en classe... Les retours après chaque journée ou demi-journée ont été très positifs.

  • “Les enfants ont des stratégies pour résoudre les conflits et trouver des solutions entre eux.elles”.

    “Prise de conscience que mon bien-être est important pour que je sois bien à l’école”.

    “Faire des activités tous ensemble est fédérateur et les enfants comme les adultes se sentent faire partie d’une équipe”.

    “La fierté des élèves de faire des choses ensemble tout en se sentant unique”.

    “Le développement du vocabulaire des besoins et des émotions a développé l’empathie, l’attention à l’autre”.

    “Le fait que tous les adultes donc les enfants aient tous le même langage a créé un cadre sécurisant”.

    “Le souci d’un enfant entraîne la recherche de solutions, d’aide de plusieurs enfants et même de la classe entière”.

    “Accepter ses émotions (adultes comme enfants), se sentir accueillis dans ses émotions sans gêne apaise tout le monde. En déposant ses émotions l’enfant est plus apte à entrer dans le travail et les adultes plus disponibles pour les enfants”.

    “La conscience que la responsabilité pour répondre à mes besoins est la mienne et non celles des autres, cela a permis à beaucoup de chercher comment se sentir mieux sans accuser l’autre de son malheur”.

    “Le jugement envers les parents a baissé - On comprend mieux les parents et les collègues en se mettant à leur place”.

    “La collaboration avec les parents est plus fluide - On n’a plus eu de cas MPP depuis une année”.

    “La violence a baissé, ainsi que la gestion des conflits à la récréation après la récréation”.

    “La formation a permis de mieux nous connaître à Corsy, de faire tomber certaines barrières et de renforcer le lien. C’est une chance inestimable. Avant certaines personnes prenait soin des autres aujourd’hui le bien-être de tous est pris en considération par tout le monde, beaucoup de solidarité et d’empathie sont nées”.

    “Beaucoup de choses étaient déjà pratiquées, la formation a permis d’approfondir, de le vivre, de l’incarner et de mieux comprendre le sens”.

    “Chacun·e a eu une place importante dans les journées de formation et la bienveillance et respect des formateurs.rices ont été précieux”.

    “Moments de pratique attentionnelle, respiration, moments calmes et retour de l’expérience font du bien aux enfants et aux adultes. Les enfants qui ont de la difficulté à rester en place et à se concentrer en redemandent. L’enrichissement des outils reçus en formation nous a donné beaucoup d’idées. Ce moment permet de commencer une leçon de manière apaisée. Au retour de la récré ou de la cantine cela permet de réguler ces transitions”. 

Les enseignant·e·s de Lutry ont souhaité·e·s nommer leur formation : Coeursy

 

PROJET LAVAUX

  • Dans une perspective de développement individuel et collectif, plusieurs cohortes d’enseignant·e·s de l’établissement primaire et secondaire du Centre Lavaux ont entrepris depuis l’année 2018, avec le soutien de leur direction, la mise en place d’une série d’ateliers formatifs.

    Ces formations, sur les thèmes de la communication interpersonnelle, de l’ambiance de classe et de la gestion de groupe ont été spécialement créées pour soutenir les enseignant·e·s et leur permettre de faire face aux difficultés rencontrées lors de leurs pratiques professionnelles. Parmi elles : 

    • La surcharge professionnelle

    • Un contexte d’enseignement péjoré à cause de certains élèves à besoins «très» particuliers.

    • La perplexité et l’impuissance de certains enseignants face à des comportements d’élèves déstabilisants.

    • Le manque d’outils pour privilégier une ambiance de classe propice à l’apprentissage.

    La première année, en 2018, deux groupes d’une dizaine d’enseignant·e·s du primaire ont participé à ce projet. Suite à son succès, le projet a été reconduit en 2019 avec un groupe de perfectionnement. Sur l’année scolaire 2019/2020, le projet a compté 3 groupes dont 2 groupes d’initiation pour les enseignant·e·s du primaire et secondaire et 1 groupe d’approfondissement pour les enseignant·e·s des années précédentes.

    Avec plus d’une quarantaine d’enseignants formés à différents niveaux, cette formation impacte le quotidien d’environ 800 élèves chaque année.

    Afin que cette dynamique positive s’étende plus largement au sein du corps enseignant et que les enseignant·e·s ayant déjà participé à certains ateliers puissent davantage intégrer ces compétences pour eux et pour leurs élèves et à terme soutenir leurs collègues, la direction a  souhaité que ce dispositif puisse être pensé et déployé sur une perspective long terme. Un nouveau cycle de formation a été développé durant l’année académique 2021-2022 conduit par Arnaud Durand et Aline Perrenoud  sur la thématique « Les bases des Compétences socio-émotionnelles (CSE) au service de la vie de classe ».

    L’objectif principal de cette démarche est de renforcer les compétences socio-émotionnelles des enseignant·e·s afin de :

    • Communiquer de manière claire et appropriée dans divers contextes liés à la profession

    • Favoriser une ambiance de classe sécurisante qui soutienne le travail et l’apprentissage

    • Repérer et Prévenir l’escalade de la violence

    • Résoudre les conflits en classe

    • Cultiver l’intelligence socio-émotionnelle des élèves par imprégnation

    • S’affirmer avec respect pour être respecté

  • Posture d’enseignante : 

    Je pense que ces cours de CNV m’ont permis de laisser plus de place à la communication avec et entre mes élèves. En tout cas, je me permets de prendre plus de temps pour écouter les élèves afin d’essayer de comprendre leurs différents points de vue. Je leur laisse également plus de place pour exprimer leurs besoins, je fais plus attention aux différents besoins qui se cachent derrière un comportement.

    Impact sur l'ambiance de classe : 

    Par rapport à l’ambiance de la classe, l’atmosphère est détendue et grâce à la médiation la majorité des conflits sont réglés de suite. J’ai même l’impression que mes élèves (les « grands » en tout cas) arrivent à régler leurs conflits eux-mêmes. Maintenant, reste à initier mes nouveaux « petits » :-).

    Répercussions positives dans divers domaines :

    D’un point de vue personnel, j’ai apprécié apprendre l’écoute active. Et j’arrive beaucoup plus facilement à dire non ou dire quand quelque chose ne me convient pas, car j’ai appris à plus écouter mes besoins. Je trouve que quand on dit non avec le coeur, les gens comprennent mieux et ne se vexent pas si on ne va pas dans leur sens.